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Jeu sans ballon Un roman de Jean-Noël Blanc, édité au Seuil en 1996, dans la collection Fictions. Ils s'appellent Vladi, Joël, Fubélé, Flamand, Kurt...
Ils sont l'équipe qui représente la France en, finale de Coupe des Coupes,
au stade de Nou Camp, face aux Italiens. C'est une équipe un peu dépareillée,
qui sent le fond de tiroir, une équipe qui base son jeu sur la
défense plus que sur l'attaque face à d'autres joueurs qui pensent
qu'ils n'ont plus qu'à attendre quatre-vingt-dix minutes pour empocher
la Coupe des Coupes. Heureusement, il va y avoir du jeu, parfois
même du beau jeu. Les Français ne gagneront peut-être pas, mais ils se
battront, ils allumeront le stade. Les joueurs des deux équipes vont n'avoir
qu'une idée : emmener le ballon dans les filets de l'équipe adverse... Le narrateur est le plus jeune joueur de l'équipe :
moins de dix-huit ans, moins d'une dizaine de matchs pros dans les
pattes, moins de soixante kilos sur la bascule. Un petit jeune
qu'un entraîneur amateur a débusqué dans la rue de son quartier. Il a
une vision fine et précise du jeu qu'il aime risqué, inventif, créatif
et offensif. Il passe la première mi-temps sans ballon, sur le banc de
touche et ne rentre sur le terrain qu'au cours de la seconde mi-temps.
Il montre alors que ce n'est pas la masse musculaire qui fait d'un sportif
un génie du football, mais l'inspiration, des rêves plein la tête, la
vision stratégique et globale du jeu, la rage de gagner, de faire du football,
du vrai, pour la joie du public. © Jean TANGUY 2 janvier 1999 |