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Le Génie de Yolonda
Un roman de Carol Fenner, édité
à L'Ecole des loisirs en 1998,
dans la collection Neuf. Traduit de
l'américain.
Yolonda
cumule quelques problèmes : elle est noire, elle est grosse, elle trop
grande pour une fille de onze ans, elle manque d'humour quand on se moque
d'elle, elle a souvent son frère à charge, elle n'a pas spécialement d'amies.
Mais elle a aussi quelques qualités : elle est active, elle est intelligente
(c'est une fervente usager de la bibliothèque !), elle est entêtée quand
elle croit à quelque chose... Ainsi quand elle découvre ce qu'est un génie,
quelqu'un qui "réorganise les éléments existants en une forme que
personne n'a encore vue et entendue", elle a la certitude que son
frère appartient à cette catégorie de personnes.
Parce qu'Andrew est tout à fait différent d'elle. Il est petit, élève
dans une école spéciale, il est allergique à la lecture. Mais il joue
de l'harmonica comme personne d'autre. Un Marine Band qu'il tient de son
père. Au lieu de parler, Andrew se sert de son harmonica pour s'exprimer,
pour dire ses joies et ses colères, donner des ordres, accompagner les
skateurs. Quand les Dandies, les vendeurs de drogue, lui cassent son harmonica,
c'est comme si Andrew perdait toute son énergie, ses raisons de vivre.
Quand Yolonda comprend que son Marine Band a été cassé par les Dandies,
elle fait ce qu'il faut pour lui en trouver un neuf. Puis à l'occasion
d'un séjour chez leur tante Tiny, à Chicago, à l'époque des concerts de
blues, elle s'arrange pour qu'il monte sur une scène et joue sa musique.
Ce soir-là, c'est le délire. Un génie de la musique est né !
Un roman tout à fait plaisant
à lire, qui relève de plusieurs genres : aventures, vie de famille, apprentissage
de la vie, musique, handicap... L'écriture est alerte et c'est bien mené
. Les personnages sont vraisemblables et attachants. Il y a des scènes
sympathiques : le gateau de Yolonda, Andrew et les skateurs, Andrew et
le prof de musique. Bien sûr, c'est un milieu très américain... Mais il
y a de belles descriptions de la musique que joue le jeune garçon.
C'est un roman généreux, qui devrait plaire aux bons lecteurs de
6e-5e, dès 11-12 ans.
©
24 juillet, 2000
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