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Mis à jour le 09 mai 2012
 

J'ai suivi la ligne bleue

Un roman de Christine Fleuret-Fleury, publié aux  Editions du Rouergue, en 2005,
dans la collection doAdo.

J'ai suivi la ligne bleue Quand il avait 14 ans, Guillaume  s'était fracturé la jambe en jouant au tennis. Il avait passé une nuit à l'hôpital, une nuit à se promener en suivant la ligne bleue qui partageauit en deux le couloir, il n'avait pas sommeil. C'est là qu'il avait connu Bulle, une fille gracile qui vivait dans une chambre stérile, avec une guitare, un blouson en jean dessus son pyjama. Pour l'approcher, il faut un équipement de cosmonaute, D'ailleurs, l'accès à sa chambre est interdit, sauf riverains. Comme elle avait un ordinateur, quand il rentrait chez lui, il lui envoyait, à sa rive reine des mails pleins de petits mots tendres qui la faisient rire. Il lui téléphonait longtemps, longtemps. Puis un jour, il avait refusé une montre dont elle voulait lui faire cadeau. Et elle l'avait chassé. Puis, plus tard, il avait appris sa mort . Il en avait conçu un immense et violent désespoir. Il s'était appliqué à oublier.
Quatre années s'étaient écoulées avant qu'une amie évoque un annuaire des morts qui recenserait les coordonnées de ceux qui nous ont quittés.  Il s'était alors souvenu de cette fille qui s'appelait Sylvie, et qui se faisait appeler Bulle. Elle rêvait  d'immensité, elle qui savait que son temps était limité,. Elle l'avait voulu tout entier pour elle, toutes ses pensées., tout son temps. Elle avait lutté de toutes ses forces  pour vivre et lui n'avait pas su rester toute sa vie avec elle.
Alors, il lui écrit une lettre pour lui dire tout ce qu'il n'a pas su lui dire avant de cesser de la suivre. Il cherche le cimetière où elle est enterrée. Un endroit en face de la montagne de la Sainte-Victoire. Il s'y rend pour lui porter cette letre.
C'est là, devant sa tombre, qu'il rencontre la grand-mère de Bulle qui le reconnait de suite parce qu'elle sait leur histoire. Elle aussi a mis un terme à une vie, a quitté un monde qui n'existait plus...



Superbe roman, sur le premier amour, le deuil et sur la fidélité. Une histoire émouvante et pathétique écrite avec beaucoup de pudeur.
Le garçon éprouve avec délicatesse des sentiments d'estime et d'amour pour cette jeune fille au fort tempérament. Mais elle dans sa bulle avec ses rêves d'aventures, et lui dans sa petite vie de famille sage et rangée, ça ne pouvait durer. Il a essayé d'effacer tout ce qui lui rappelait cette fille, sans succès. En se rendant au cimetière pour rencontrer cette fille morte, il rencontre sa grand-mère qui connaît leur histoire, qui pourrait lui dire ce qui s'est passé après leur éloignement. Mais il refuse de savoir. Parce qu'elle n'est plus là et qu'il n'y a plus rien à apprendre. Il n'y a plus qu'à la laisser disparaître et a continué à vivre.  Sa grand-mère aussi a tourné une page, un jour, quand elle a réalisé que le Viêt-nam où elle était née, le pays de son enfance et de ses souvenirs qu'elle avait dû quitter, ce monde-là n'existait plus. Parfois, les souvenirs nous empêchent de vivre. Un jour, j'ai compris que le monde où j'avais cru vivre mon enfance n'existait plus (...) Chaque soir, notre vie bascule dans le passé, dans l'absence. Au matin, nous croyons le retrouver, nous retrouver, mais ce n'est qu'un leurre. Il a changé, et nous aussi. Est-ce que ça doit nous empêcher de l'aimer ?

Vraiment, un beau roman...

Pour garçons et filles dès 11-12 ans.

© Jean TANGUY   18 avril 2005