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Mis à jour le 09 mai 2012
 

La cérémonie d'hiver

Un roman d'Elise Fontenaille, publié au Rouergue, en 2010,
dans la collection doAdo Noir

La cérémonie d'hiver

Eden est une fille solitaire, qui a pour compagnon Sky, un grand aigle. Elle fait de la moto, habite un appartement au sommet d’une tour à Vancouver. Elle est indienne de la trinu Haïda. La seule famille qu’elle a connu est sa grand-mère, Violett qui est morte dans la prison où l’avait envoyée une juge parce qu’elle avait manifesté contre la construction d’une autoroute sur les terres d’une réserve. A ce moment-là, Eden se remettait d’un injuste licenciement, en vivant coupée du monde dans les îles du Nord. A son retour, apprenant la mort de Violett, elle décide de la venger, et de venger aussi la mort de sa mère, enfermée enfant dans une école dirigée par un prêtre sévère, où l’on "rééduquait" les Indiens.

Les Indiens de la tribu Haïda ne connaissent pas le pardon, comme les Blancs. Ils ont gardé des rites et des totems pour la guerre. Dans un rituel, Eden convoque les esprits de la colère.

Son aigle dressé par ses soins, va être l’instrument de sa vengeance.



Un roman noir avec un arrière-fond culturel. Dans un Canada qui oublie ses origines, l’auteur met en scène une jeune Indienne et nous parle des réserves, de tous ceux à qui on a voulu faire oublier leur culture au début du 20e siècle, des croyances qui restent vivantes: "Les Indiens n’ont pas la culture du pardon comme les Blancs", de l’honneur d’un peuple qui réclamerait "un Malcom X Indien".
C’est un roman social où il est question de vengeance lorsqu’on suit la jeune Indienne, et un roman policier lorsqu’on accompagne l’enquête d’un jeune policier fasciné par l’intelligence de la jeune femme.
C’est aussi un roman sur la liberté, représentée par la façon dont vit la jeune fille (travail, amitiés, moto, aile volante, nature...)
L’écriture belle et sobre va à l’essentiel pour raconter une histoire forte, avec une héroïne à la personnalité riche et puissante, et une fin surprenante.

Très bon et beau roman. Pour tous lecteurs dès 13-14 ans.

© Jean TANGUY -- 29 juillet 2010