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Un roman de Julie
Hearn, publié chez Hachette,
en 2005.
Traduit de l'anglais
La
grand-mère de Nell est une
guérisseuse. Elle lui a tout appris de ce métier
si
nécessaire : les plantes qui guérissent, les
gestes
magiques, assister la naissance des bébés, parler
aux
farfadets. Elle est aussi sorcière, mais ça, on
le
saura plus tard... Nell et sa grand-mère sont
appréciés
des habitants de leur petit village. Mais quand arrive un nouveau
pasteur puritain, la vie change. Nell est
repérée.
Précisons que la grand-mère perd la
mémoire,
oublie les formules, aligne des phrases qui n'ont plus de sens. Sans
Nell, elle serait au plus mal.
Mais Nell a
assisté en secret à
la naissance de l'enfant d'une fée. Et elle sait discerner
que
l'enfant de Grace a été semé en elle
à
l'aube du premier jour de Mai. Elle ne peut donc lui fournir la
potion qu'elle demande, car elle sait que l'enfant sera
protégé
par les puissances. et que ce sera un garçon
Le pasteur a deux
filles et une
servante. Patience est considérée comme une
idiote, une
fille simple d'esprit. Grace est très belle et devient
très
vite amoureuse du fils du forgeron. Elle le retrouve la nuit, en
cachette. Et elle se retrouve enceinte. Lorsqu'il apprend qu'il est
père, le jeune homme ne saute pas au cou de la jeune fille.
Il
décide de quitter le village pour s'engager dans
l'armée.
Nell ayant
assisté en secret à
la naissance de l'enfant d'une fée, sait discerner que
l'enfant de Grace a été semé en elle
à
l'aube du premier jour de Mai, qu'il sera protégé
par les puissances. Elle refuse de lui donner la potion qu'elle
demande. Dès lors, Nell devient l'ennemie de Grace qui ne
cherche que son malheur.
Les villageois,
convaincus par les
prêches du pasteur, prennent pour cible Nell et sa
grand-mère.
Ils oublient vite tout ce que la grand-mère a fait pour eux.
Ils la mettent à l'épreuve de l'eau. Elle en
meurt.
C'est ensuite le tour
de Nell d'être
déclarée sorcière par une relation du
pasteur.
Capturée et jugée, elle va être
brûlée
vive (nous sommes en 1645).
Mais des hommes à chevaux s'approchent du village...
Un vrai livre de
sorcières. Avec
deux mondes qui cohabitent, celui des fées et des farfadets
et
celui, non moins réel, des femmes et des hommes du village.
A la noirceur et
l'entêtement du
pasteur, s'opposent la candeur et la bonté des deux femmes.
Elles se doutent qu'elles sont sorcières, mais n'en font pas
état, pas plus que le pasteur ne fait état de la
femme
qui l'a fui, enceinte d'une petite fille, d'une enfant de mai...
On erst dans un monde inversé où les
sorcières et las braves villageois sont plus humains que
l'influent pasteur ou le terrifiant chasseur de sorcières
trop certains de posséder la vérité
sur les choses et les gens.
La vie de ces deux femmes est dure, risquée, on pressent que
tout ça va mal se terminer, pourtant, le ton est toujours
léger, parsemé d'humour et de touches de
dérision.
Mais comme Nell a été très
généreuse
avec un soldat blessé rencontrée dans la lande,
elle sera
largement récompensée et l'histoire se
finira d'une
façon très romantique.
La
grand-mère qui perd la tête
apparaît comme atteinte d'une maladie d'Alzheimer, ce qui
donne
à ce roman au thème un peu suranné,
une touche
très contemporaine.
L'histoire est
narrée mois par
mois d'avril 1645 à janvier 1647 et chaque mois commence par
une "confession de Patience Madden", la deuxième
fille du pasteur, qui donne son point de vue sur les
événements.
Un gros roman de lecture
aisée. Pour garçons et
filles dès 11 ans.
© Jean TANGUY 13
juin 2007
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