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Mis ŕ jour le 09 mai 2012
 

Le garçon qui inventa la libellule

Un roman de Tony Hillerman, chez Syros, 2001, dans la collection Les Uns les autres
Traduit de l'américain.

 

Il y a extrèmement longtemps, chez les Zuñis, alors qu'ils s'appelaient encore les A'shiwi, il y avait eu une récolte très abondante. Le Chef de la Prêtrise de l'Arc, regardant les enfants se lancer de la boue, avait eu une idée saugrenue. Il avait proposé que les A'shiwi montrent aux autres peuples combien ils étaient devenus riches. ce serait bien de demander aux femmes de cuire une montagne de pain dur et de pain mou, de gâteaux de maïs, de tortillas et autres, de faire cuire un grande quantité de bouillie de maïs douce... tous ceci devant servir à une bataille gigantesque, comme dans les jeux d'enfants, et comme armes, nous utiliserions pain, pâte de farine bouillie et toutes sortes de denrées.
Seule une vieille femme vivant à l'écart et un homme exprimeront leur désaccord. Le peuple, puni à cause de ce gaspillage insensé, sera exilé, oubliant derrière lui deux petits enfants innocents, un garçon et une fille. Soumis à de dures conditions d'existence, le jeune garçon fait preuve de courage. Pour distraire sa jeune soeur de son chagrin, il fabrique une cage avec des tiges de maïs tressées, dans laquelle il installe une sorte de gros insecte fait de feuilles de maïs. Cet insecte, le soir, va s'animer, devenant une libellule qui va sauver les enfants et la vieille femme, puis faire revenir le peuple de son exil.


Les lecteurs de Tony Hillerman ne doivent pas imaginer retrouver dans ce petit ouvrage les héros qu'ils sont habitués à fréquenter dans ses romans publiés aux éditions Rivages (Le Voleur de temps, Porteurs-de-peau, Dieu-qui-parle..). Il relate ici un mythe Zuñi venant de la tradition orale de ce peuple. C'est un récit équivalent à celui de la Genèse, contenu dans l'Ancien Testament. Mais à la différence de la Genèse, le récit Zuñi nous apprend que les hommes et les animaux sont indissociables. L'homme est un élément de l'harmonie universelle qui l'unit au cerf, à l'araignée, à l'abeille, au nuage, au vent. Chaque composante de la nature doit être traité avec respect. Ainsi, il est aussi grave pour les Zuñis de gâcher la nourriture que de ne pas accueillir correctement l'étranger qui les visite, où de ne pas s'occuper de la vieille femme qui vit aux abords du village.
Une annexe au récit permet de comprendre le sens de certains comprtements des personnages, et la symbolique du texte.

Il est toujours bon de s'ouvir l'esprit au contact de civilisations différentes de la sienne. Ne serait-ce que pour éviter de croire en notre supériorité...
Lecture recommandée aux fidèles lecteurs de Tony Hillerman, et aux jeunes dès 11-12 ans.

 
Š Jean TANGUY  28 octobre 2001