Un roman de Benjamin Lebert, chez  France-Loisirs, 2000, dans la collection Piment.
Traduit de l'allemand

  Benjamin Lebert n'est pas ce qu'on peut appeler un bon élève. En mathématiques, l'appréciation qu'il recueille habituellement est "très insuffisant". Il vient redoubler sa quatrième au pensionnat Neuseleen, en Bavière. Pour essayer d'obtenir l'appréciation "insuffisant" en mathématiques, dit-il...
Au cours de cette année, il fera peut-être des apprentissages scolaires, mais ce sont surtout les  autres dont il parle dans ce roman. Son compagnon de chambre est très amoureux d'une certaine Malen et ne pense qu'à la retrouver, notamment le soir, dans le dortoir des filles. C'est une véritable expédition, risquée, car il ne faut pas que le surveillant l'apprenne. Pour Benjamin qui est hémiplégique, elle est périlleuse à cause de cette échelle d'incendie qu'il faut emprunter. Il part donc avec la bande : Janosh, son compagnon de chambre, les deux Félix, le gros et le normal, le petit Florian, un sixième teigneux, Troy, le lycéen qui ne parle jamais et qui fait un peu peur.
Au dortoir des filles, Benjamin va découvrir la sexualité avec une Marie bien délurée. Après, il va goûter à la bière un peu plus souvent qu'avant. Pendant cette année, il va expérimenter ce que c'est que d'avoir des copains, des vrais avec lesquels on peut discuter de tout. Avec eux, il fera  une fugue en train jusqu'à Munich, accompagné d'un très ancien élève du pensionnat. Intrigué et attentionné à Troy, il saura lui faire avouer son secret. 
Il va s'approcher du monde des adultes, un monde qui n'est pas que "Crazy"...

Ce roman autobiographique est devenu un livre-culte en Allemagne, selon la 4ième page de couverture. C'est possible parce qu'il est proche de certaines des préoccupations des adolescents de 15-16 ans. Il est écrit dans leur langage, un style brutal, cru et direct. 
Ce n'est sans doute pas le livre du siècle, ni un livre bien lisse et bon chic-bon genre. C'est un roman de formation, un texte parfois violent et un peu glauque, qui parle de la vie telle qu'elle est quand on la découvre, une vie erratique et soumise au hasard, parce qu'on n'a pas encore pu lui donner un sens.  

Un roman qui plaira aux adolescents, garçons et filles, de 15-16ans qui ont lu "L'herbe bleue", "Moi, Christiane F...", "Vendues", "J'avais 12 ans", "Jamais sans ma fille" et autres "S'il te plaît, emmène-moi chez toi" et qui en redemandent.

   © Jean TANGUY - Février 2001  -