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Un roman de Frédéric
Mars, publié chez Hachette,
en 2012,
dans la collection Black Moon
Nous sommes le 9 septembre
2012, à Manhattan. Un homme reçoit dans son courrier, une enveloppe en
papier kraft. Il l'ouvre, lit rapidement les deux feuillets, essaie de
téléphoner tout en se dirigeant vers le quai de son métro, s'arrête,
explose, tuant et blessant de nombreuses personnes.
Par hasard, un agent de la police de New-York, Sam Pollack, est
quasiment sur les lieux. Il perçoit un détail qui le met en alerte.
Puis d'autres personnes explosent, sans qu'on comprenne pourquoi.
L'enquête est dévolue à Liz Mc Geary, la directrice du département de
sécurité intérieure des USA, une agence créée après les attentats de
2001. Ils se rendent vite compte qu'ils sont face à une attaque
terroriste de grande envergure, minutieusement préparée. Surtout
lorsqu'il apprennent que chacun de ces "marcheurs de la mort" est
porteur d'un pacemaker programmé pour exploser à une heure précise,
après que le marcheur se soit rendu dans l'endroit indiqué dans la
lettre.
L'histoire personnelle de certains personnages complique la situation.
Il se trouve que le patron du FBI, Francis Benton, qui est l'ennemi
juré de Sam Pollack. Dans leur jeunesse, Liz Mc Geary et Sam Pollack se
sont connus puis éloignés lorsque celui-ci s'est marié. Veuf, Sam
Pollack est très attaché à sa fille de 17 ans, qui est greffée d'un
pacemaker.
Et on devine, vers la moitié du roman, que le Président des Etats-Unis,
Stanley Cooper *, a caché quelque chose qui le met
dans une situation
plus que délicate.
C'est
un roman d'anticipation et un thriller complexe, car l'auteur intègre
beaucoup de paramètres : des personnages intéressants et attachants, de
la politique intérieure , de la géopolitique (bonne documentation sur
les mouvances terroristes internationales), de l'économie, de l'enquête
strictement policière, des pratiques de sous-traitance (pour la
fabrication des pacemakers).
Le rythme est soutenu et
souligné par l'horodatage des chapitres et sous-chapitres. Il y a même
un moment où on lit deux événements simultanés dans un passage en deux
colonnes. Les événements se succèdent avec un caractère de
vraisemblance fortement marqué, sauf si on fait des pauses pour
réfléchir à la crédibilité de ce qu'on lit... Les rebondissements sont
nombreux, ainsi que les fausses pistes.
Ce n'est certes pas de la
très-très grande littérature, mais c'est diablement efficace et
pourquoi bouder son plaisir ? C'est une belle et solide construction,
par un auteur qui sait mettre en scène la démesure et la folie de
quelques-uns. Si on se laisse prendre par le récit, on visualise très
bien les scènes de ce roman qui pourrait devenir un film haleatant.
Un gros roman de 650 pages.
Lisible par des ados et par des adultes.
* A noter
que si le personnage de Stanley Cooper évoque forcément Barack Obama,
le président français de septembre 2012 est un certain Delande...
© Jean
TANGUY -- 20 mars 2012
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