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Un roman de Sue
Mayfield, publié chez Bayard,
en 2011,
dans la collection MilleZime
traduit de l'anglais (RoyaumeUni) par Vanessa Rubio-Barreau
Betty se prépare à faire un trajet avec son père. On ne dira pas où
elle se rend pour ne pas éteindre le suspense.
Puis on revient une année auparavant. Onze personnes racontent
chacune à leur tour, ce qui s'est passé ce soir-là et par la suite, ses
sentiments, sa réflexion, sa haine, ses regrets, sa culpabilité.
L'irréparable, aussi.
Ce soir-là, des jeunes se rendaient à une soirée lycéenne déguisée.
Tout s'était bien passé et au moment de rentrer, Nathan, qui avait trop
bu, donne les clés de sa voiture à son ami, Matt. A côté de Matt est
assise Sophie, sa copine. Betty est à l'arrière à côté celui qu'elle
aime, Nathan, qui n'a pas attaché sa ceinture. Le retour se fait
tranquillement, dans la bonne humeur.
Jusqu'à un tournant où a lieu
l'accident. Sophie et Nathan meurent sur le coup.
Quand j'ai commencé ce livre,
j'ai pensé "encore un !" Sauf que celui-ci est particulier. Le
chauffeur n'a pas bu, n'a pas fumé, possède un permis en règle, est un
type sérieux. Les lycéens étaient de bons amis à divers titres, et
leurs familles étaient liées. La narration délivre l'information sur
l'accident à petites doses. Chaque personne qui s'exprime fait part de
ce qu'elle ressent, sans geindre sur son sort. Je n'ai pas perçu de
moralisme dans ce texte. D'ailleurs et d'une certaine façon, personne
n'est responsable de cet accident. Il faisait nuit, la route était
glissante et les passagers étaient heureux et insouciants. Il aurait pu
ne pas se produire. J'ai plutôt perçu la narration comme un essai de
faire ressentir les conséquences d'un accident sur la vie des personnes
concernées.
C'est écrit sans plus d'effet dramatique qu'il n'en faut. Les chapitres
sont assez courts. Et s'enchaînent aisément. Il faut juste un peu
d'attention au début pour repérer et tenir le fil de l'histoire.
Sur ce sujet grave, c'est un livre qu'il faut avoir.
Pour des lecteurs qui sont dans leur treizième année, avant qu'ils ne
conduisent un vélomoteur, et pour les autres...
© Jean
TANGUY -- 02
octobre 2011
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