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Mis à jour le 09 mai 2012
 

Le temps des lézards est venu

Un roman de Charlie Price, publié chez Thierry Magnier, en 2009,
dans la collection Grand format
traduit de l'anglais (Etats-Unis).

Le temps des lézards est venu Ben vit seul avec sa mère. Elle hallucine, s'enferme dans un placard pour échapper aux lézards qui l'encerclent et qui craignent le rouge dont elle se barbouille. A un certin niveau de délire, il ne peut plus l'assumer...
Dans une salle d'attente de l'hôpital psychiatrique, il croise Marco, un garçon bizarre qui vit dans une maison vide. Parlant de lui à la troisième personne, il raconte qu'il est passé par un portail temporel et qu'il a vu que, dans le monde évolué et holographique de l'an 4000, on sait guérir les maladies de l'esprit. Il est revenu dans notre époque avec des soignants de l'avenir. Ils ont vu notre monde, ce qui les a amenés à réactiver la nature dans leur monde, à faire revivre de vrais arbres... Connaissant bien des détails de la maladie de sa mère, Marco propose à Ben de l'accompagner dans ce futur pour chercher les médicaments qui guériront leurs mères. Malgré l'amitié de Huby et de sa soeur, Z, qui l'ancre dans la réalité, Ben pourrait croire les propos troublants et parfois peu cohérents de Marco et passer par le trou de ver qui conduit au monde futur...


Le début du roman est limpide : il s'agit de la maladie mentale d'une femme et de son fils adolescent qui s'épuise à s'en occuper. Puis Ben rencontre Marco et on lit le récit, écrit dans une graphie particulière, du voyage de Marco dans le futur. Peu à peu cette double narration devient trouble. Marco connaît des détails de la vie de Ben et des symptômes de la maladie de sa mère que Ben ne lui a pas livré. Et il se parle de lui à la troisième personne. Mais qui est Marco ? Pourquoi vit-il dans cette maison totalement vide ? Les lézards existent-ils qui pensent, eux, "que nous ne sommes pas réels" ?
Heureusement, Ben à ses entrées dans une famille, où il entretient une solide amitié avec Hurry et est attaché à son excentrique soeur qui tient à ce qu'on l'appelle Z. Dans l'univers incertain du roman, ce sont des repères solides, qui le gardent en contact avec la réalité.
Mais Ben vit seul, avec cette mère qui sombre dans la folie. Son père fuit la demeure familiale et se réfugie dans des motels. Il doit s'affronter un dealer qui cherche à profiter de la faiblesse de sa mère. Il est de plus en plus absent du lycée. Il s'épuise dans une vie qui est trop lourdre pour ses dix-sept ans.
Peu à peu, la double narration de Ben et de Marco étourdit le lecteur qui doit décider de ce qui est réel et de ce qui ne l'est pas, de ce qui est fantasmé et qui découvre peu à peu la double personnalité de Ben qui fait quelques incursions dans la folie. La fin inattendue et quelque peu ironique, nous rassure sur son devenir.

Un héros sympathique et courageux. Un roman plus complexe qu'il n'y paraît, entre fantastique et la science-fiction, qui laisse le lecteur trouver les clefs des situations, ce qui peut dérouter. Intéressant...

Lecteurs de 14-15 ans et au-delà.

© Jean TANGUY -- 04 juin 2009