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Un roman de Serge
Quadruppani, publié chez Syros,
en 2007, dans la collection Rat noir.
Robin,
troublé par une vidéo qu'il a regardé
par dessus
l'épaule de ses camarades, quitte son
lycée et
disparaît.
Le long du canal, son portable sonne, au lieu de répondre,
il le jette
dans
l'eau. Il se perd dans une zone peu fréquentée,
abandonnée, des anciens jardins ouvriers. Il rencontre un
premier personnage
étrange,
un joueur de flûte qu'il suit jusqu'à un abri
où il
rencontre d'autres clochards.
Plus tard, un coup de feu claque, un gars
qu'il connaît court et lui dit de fuir, que les flics
chargent.
Alors qu'il est rattrapé, une femme l'attrape par le col, le
cache sous un
plancher et égare les policiers. Il s'aperçoit
qu'il est en compagnie de quatre pit-bulls. Elle
s'appelle
Marianne Lavie, elle vit dans cette minuscule cabane en
contre-plaqué, avec ses chiens et avec des disques de
musique
classique. La nuit, elle loge Robin dans une autre cachette que celle
des
chiens, une cave pleine de conserves, de lait concentré, de
sachets de soupe, etc. Au matin, alors que Robin tente de
sortir de sa
cachette, il renverse une boîte de papiers, en les rangeant,
il
apprend l'autre nom de la vieille dame, Marianne Lévy,
qu'elle a
déjà été cachée
lorsque ses parents
ont été raflés par des policiers
français.
A son retour, elle raconte la vie qu'elle a mené,
pourquoi elle n'aime pas les policiers, comment elle a mis
à mal celui
qui
poursuivait Robin, pourquoi elle aime les chiens, comment elle a
sauvé ses quatre pit-bulls jetés dans le canal et
qui
provenaient d'un élevage clandestin.
Et on comprend alors pourquoi
Robin s'est enfui de son lycée....
Un roman vraiment noir qui ne laissera pas les lecteurs adolescents indifférents.
La galerie de personnages est particulière : le garçon
qui se sent mal à la vision d'un combat de chiens, la vieille
femme qui squatte dans son jardin ouvrier et dont les parents qui sont
mort dans les camps, les clochards qui ne veulent pas causer d'ennuis
au garçon et qui se taisent, le policier qui sait que Marianne
lui a lancé un pavé et qui ne dit rien. Les
parents, un peu perdus.
L'histoire de Marianne impressionne, forcément...
C'est donc un roman noir, mais qui s'ouvre sur le refus de la violence,
de la cruauté, de l'injustice, le respect de la dignité
animale, une forme d'honneur, de droiture, de courage.
J'ai trouvé ça très fort, pas banal, émouvant par endroit.
Pour garçons et
filles à partir de 14-15 ans.
© Jean TANGUY 18 novembre 2007
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