Chroniques de littérature de jeunesseC
h
r
o
n
i
q
u
e
s
.
.
.
Accueil
Liste des Auteurs
Liste des Titres
Accès par thèmes
Les nouvelles sont dans le journal
Lire le journal
Lire les archives du journal
Qui tient ces Chroniques ?
Le Chroniqueur
Contact...
Mis à jour le 09 mai 2012
 

J'ai jeté mon portable

Un roman de Serge Quadruppani, publié chez Syros, en 2007, dans la collection Rat noir.


J'ai jeté mon portable Robin, troublé par une vidéo qu'il a regardé par dessus l'épaule de ses camarades,  quitte son lycée et disparaît. 
Le long du canal, son portable sonne, au lieu de répondre, il le jette dans l'eau. Il se perd dans une zone peu fréquentée, abandonnée, des anciens jardins ouvriers. Il rencontre un premier personnage étrange, un joueur de flûte qu'il suit jusqu'à un abri où il rencontre d'autres clochards.
Plus tard, un coup de feu claque, un gars qu'il connaît court et lui dit de fuir, que les flics chargent. Alors qu'il est rattrapé, une femme l'attrape par le col, le cache sous un plancher et égare les policiers. Il s'aperçoit qu'il est en compagnie de quatre pit-bulls.  Elle s'appelle Marianne Lavie, elle vit dans cette minuscule cabane en contre-plaqué, avec ses chiens et avec des disques de musique classique. La nuit, elle loge Robin dans une autre cachette que celle des chiens, une cave pleine de conserves, de lait concentré, de sachets de soupe, etc. Au matin,  alors que Robin tente de sortir de sa cachette, il renverse une boîte de papiers, en les rangeant, il apprend l'autre nom de la vieille dame, Marianne Lévy, qu'elle a déjà été cachée lorsque ses parents ont été raflés par des policiers français. A son retour, elle raconte la vie qu'elle a mené, pourquoi elle n'aime pas les policiers, comment elle a mis à mal celui qui poursuivait Robin, pourquoi elle aime les chiens, comment elle a sauvé ses quatre pit-bulls jetés dans le canal et qui provenaient d'un élevage clandestin.
Et on comprend alors pourquoi Robin s'est enfui de son lycée....


Un roman vraiment noir qui ne laissera pas les lecteurs adolescents indifférents.
La galerie de personnages est particulière : le garçon qui se sent mal à la vision d'un combat de chiens, la vieille femme qui squatte dans son jardin ouvrier et dont les parents qui sont mort dans les camps, les clochards qui ne veulent pas causer d'ennuis au garçon et qui se taisent, le policier qui sait que Marianne lui a lancé un pavé et qui ne dit rien.  Les parents, un peu perdus.
L'histoire de Marianne impressionne, forcément... C'est donc un roman noir, mais qui s'ouvre sur le refus de la violence, de la cruauté, de l'injustice, le respect de la dignité animale, une forme d'honneur, de droiture, de courage. 

J'ai trouvé ça très fort, pas banal, émouvant par endroit. 

Pour garçons et filles à partir de 14-15 ans.

© Jean TANGUY   18 novembre 2007