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Mis à jour le 09 mai 2012
 
Les Larmes de Djamila

Un roman de Marc Séassau, aux éditions Pocket Jeunesse, 2000, dans la collection Pocket Junior.

Céline, treize, a pour meilleure amie Djamila, une fille de sa classe, qui arrive de Mauritanie. Djamila ne comprend pas toujours bien ce qu'elle voit, ce qui se passe dans la classe, la façon de parler et de vivre des Français... c'est encore trop neuf pour elle. Céline, toujours attentive, parfois  surprise, veille à ce qu'elle s'adapte, s'informant sur son pays, là où vivent les hommes bleus.
Tout irait bien pour Céline, si elle ne détestait pas son beau-père, ou plus précisément, le jeune copain de sa mère. Céline ne l'aime pas parce qu'il est violent, grossier. Un homme qui aime raconter les sales blagues qu'il faisait à l'école, qui se vante d'avoir été un cancre de première... il ne sait presque pas lire, presque pas écrire. Un temps, au début, il aimait emmener Céline au café, un vendredi soir par mois. Elle l'écoutait discuter politique avec ses copains, parler sans arrêt des gens dont la peau était plus sombre que la leur. Céline se demande vraiment à quoi ça sert, d'être avec un homme comme lui. Elle est même quasi-certaine que sa mère le déteste.
Un jour, Djamila est absente, le principal entre dans la classe, Djamila est à l'hôpital de la Crau, elle a été battue par des gens qui la connaissaient, battue à cause de la couleur sombre de sa peau.
Des gens qui la connaissaient par l'intermédiaire de Céline ???


On l'aura compris, c'est un drame que vit Céline dans ce livre, un drame du racisme ordinaire dans une famille recomposée. Petit à petit, à force de causer avec Djamila sur son lit d'hôpital, elle comprend qu'elle est pour quelque chose dans cette agression, que Djamila a été battue parce qu'elle est noire et qu'elle est son amie, par quelqu'un qui est proche de Céline. 
Ce court roman -moins de 90 pages- est écrit de façon à ce qu'on sache dès le début que quelque chose cloche. Mais c'est tardivement qu'on possède les informations nécessaires qui permettront de comprendre le drame. L'amitié entre les deux filles est joliment décrite au travers des initiatives de Céline : la visite à une agence de voyage, l'histoire du sable du Sahara. De même que la violence qu'accepte la mère de Céline, l'incompréhension de la petite fille du racisme des discussions politiques. L'héroïne est une fille droite et pure, ce qui est sympathique. 
Ce n'est donc pas un livre où la vie est un long fleuve tranquille... et si la fin est heureuse, elle est courageuse et réaliste.
Un bon roman, qui parle avec franchise du racisme et de la violence familiale. A conseiller aux collégiens et collégiennes. 

© Jean TANGUY 27 juillet 2000