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Le muet du roi Salomon |
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Issa, enfant des sables |
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La maison des lointains |
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Jeremy Cheval |
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Leïla, les jours |
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Archeopolis. 1 : Le pilleur de tombes
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Archeopolis. 2 : L'oiseau du secret
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Archeopolis. 3 : Les tablettes magiques
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Le Muet
du roi Salomon
Un roman de Pierre-Marie
Beaude, édité chez Gallimard, dans la
collection Page blanche.
Gal est un nubien muet et solitaire qui se rend devant
Salomon attiré par sa réputation d'homme juste. Le roi, de mauvaise
humeur ce jour-là, est irrité par sa mutité et le fait jeter en prison
avant de le vendre comme esclave. Gal va apprendre la vie au désert,
fuir la caravane et vivre seul, dans une faille. Il devient aussi
sauvage que les bêtes qui l'entourent, et solitaire. Jusqu'au jour où
il rencontre une femme, aussi solitaire et sauvage que lui, avec qui il
s'installe.
Mais Salomon s'est aperçu de l'injustice commise. Tenaillé par le
remords, il l'a longtemps fait chercher. Et voici qu'il le revoit. Gal
devient le conseiller préféré et avisé de Salomon. Il gouverne avec
compétence, justice et équité. On le craint, il attise des
convoitises. Il meurt empoisonné. Sa femme, Lippora, ramène son corps
en Nubie, le temps d'un dernier voyage sur le Nil. C'est Malik, le fils
de Gal et de Lippora, sa compagne, qui nous conte cette "histoire
lunaire".
On connaît Pierre-Marie Beaude pour des
adaptations de récits bibliques magnifiquement illustrées par Pierre
Lemoine. On sait moins qu'il est exégète, qu'il travaille sur des
questions d'herméneutique biblique et qu'il est un bon connaisseur du
judaïsme ancien. Serait-ce ce qui lui a inspiré ce roman qui fait un
sort à la réputation du roi Salomon ?
Ce texte est à la fois un roman et une méditation. Écrit dans une
langue évocatrice et précise, il fait surgir dans l'imaginaire du
lecteur de fort belles scènes : le silence du désert, la traque du lion
et le combat, la rencontre de la femme, la sérénité de la nuit, le
retour du corps de Gal en Nubie et l'émouvant rituel funéraire... Il
nous entraîne aussi dans une méditation sur ce qui meut l'histoire des
hommes : le refus de la soumission, le brûlant désir de la justice, le
nécessaire instinct de survie inscrit dans les corps, l'appel charnel
de la jouissance, la force de la mémoire, le goût de faire de sa vie
quelque chose d'utile... Et sur le tard, la lucidité désabusée d'avoir
assez vécu, une calme aspiration à une vie délivrée de la contingence.
Le livre a comme le visage, deux faces. L'une appelle l'autre et ne va
pas sans elle. Comme le visage, il porte en lui quelque chose qu'on ne
voit qu'après l'avoir longtemps scruté du regard, quelque chose du
secret des êtres, de ce qui fait qu'aucune vie n'est anodine.
Un livre superbe. Sa longueur et la quasi-absence de dialogues en font
un ouvrage à réserver à des lecteurs dont la maturité est déjà assurée,
ou aux adolescents à qui il faut en parler.
Une nouvelle édition remaniée est
disponible chez Gallimard depuis janvier 2008, dans la collection Scripto.
Du même auteur : ocre.
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Issa, enfant des sables
Un roman de Pierre-Marie
Beaude, édité chez Gallimard, dans la
collection Page blanche.
Cela
fait des mois qu'il n'a pas plu. Adouna a dû quitter sa tribu
parce qu'elle est mariée à un homme qui est d'une autre tribu. Quand la
sécheresse arrive, les étrangers doivent partir. Okoboé a donc décidé
de remonter vers le Nord, vers les siens, les hommes bleus. Adouna le
suit avec Issa, leur jeune fils. Ils ont atteint des montagnes qu'il
connaît, les sources étaient taries. Ils ont continué vers le Nord,
vers son village, In Teguig. Un village désert que seul habite le vieux
Moussa. Là , il y a de l'eau, mais rien à manger.
Pendant ce temps, Marie cherche des réfugiés pour les aider à survivre
à la sécheresse. Elle sait que cette famille est sur les pistes. Avec
son chauffeur, Ouadda, elle les cherche. Quand elle les trouve,
l'enfant est très faible. Elle le soigne s'attache à lui, à sa vie.
Mais le vent se lève et c'est la tempête de sable...
Marie est une jeune infirmière pleine
de bonne volonté et de dévouement. Elle donne toutes ses forces au
combat contre la faim et la soif. Elle est attentive et respectueuse
des manières de vivre des gens du désert. Généralement, elle soigne des
groupes de personnes : tous les enfants, puis les femmes, les hommes.
Ici, elle rencontre une famille, deux adultes et Issa. Elle entre dans
une plus grande proximité des personnes, dans des relations
individuelles. Elle tente de sauver Issa, avec amour et acharnement.
Mais le désert est plus fort qu'elle. Cette rencontre, ce moment de sa
vie va la marquer pour le reste de son existence.
Superbe livre où le désert n'est pas que pure beauté. Une ode à la
générosité.
Pour des lecteurs dès 13 ans.
© Jean TANGUY 28 août 2001
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La maison des lointains
Un roman de Pierre-Marie
Beaude, édité chez Gallimard,2002
dans la collection Scripto.
Jan vit en Namibie, en pleine
nature sauvage. Il est fils d'Afrikaners. Ses parents se sont installés
dans le veld où ils ont construit leur maison, la maison des Lointains.
Leur vie est simple et rude. Ils élèvent leur fils avec amour et soin,
lui faisant découvrir les lois des hommes et de la nature sauvage,
cette nature qui peut être dangereuse. Cependant, malgré leur pauvreté,
ils ont pris en charge Kaboko, de la tribu des Khoi-Khoi, alors qu'il
cherchait du travail. Dès lors, Jan va s'attacher à cet homme,
apprendre sa langue, apprendre son monde peuplé d'êtres fantastiques,
percevoir la nature à sa façon. Khoi-Khoi qui vient d'ailleurs, les
incite a commercer des zèbres, ce qui transforme leur vie, leur
apportant de la richesse.
Tout petit, Jan avait vécu quelque chose de mystérieux avec une lionne.
Quelque chose qu'il avait oublié. Bien plus tard, la vie de Jan bascule
lorsqu'il comprend que ses parents, partis à la ville, sont morts,
emportés par un fleuve en crue. Il fuit, incapable de survivre dans
cette maison où tout lui rappelle ses parents, l'insouciance de sa vie
passée. Il fuit une vie qui lui semble désormais inutile. Il part, sans
but. Il marche jusqu'à la mer, affrontant des périls inconnus, risquant
sa vie.
Une lionne le suit, sans relâche, le protégeant, lui rendant quelque
chose de ce qu'ils avaient vécu, dans un moment lointain de leur
enfance. S'établit une relation étonnante où tour à tour, l'homme et
l'animal se protègent, apprennent ensemble la dureté et la douceur de
la vie.
Pacifié, devenu un homme, Jan pourra
revenir dans la maison des Lointains.
Décidément, Pierre-Marie Beaude excelle
dans l'écriture de romans qui se déroulent dans des régions sauvages,
que la modernité n'a pas encore atteint et corrompu. Car la vie de Jan
et de sa famille est une vie très pure, accordée aux rythmes de la
nature. Ils en jouissent quand le temps est clément, ils en souffrent
lors de la sécheresse ou des pluies diluviennes.
C'est un monde qui est encore enchanté, où l'inconcevable est encore
possible, telle cette rencontre entre le lion et l'enfant, où la
droiture est la règle, où le courage, la bonté et la fidélité ont
encore un sens. Un monde où l'enfant apprend du sage, même si celui-ci
est Khoi-Khoi. Un monde où existe le respect, de soi-même, de la
nature, des animaux, des biens d'autrui, des hommes tels qu'ils sont.
Dans ce désert où la vie est rude et la nature brutale, les hommes
apportent du calme, ils tempèrent la sauvagerie des lieux et des bêtes.
Pourtant actifs, ils sont comme en contemplation devant cet univers
indompté, qu'ils pacifient par leur présence.
Jolie écriture, minimaliste, qui laisse place au rêve et à
l'imaginaire.
Un roman initiatique à recommander à des lecteurs dès 13 ans et plus..
© Jean TANGUY 8 décembre
2002
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Jeremy Cheval
Un roman de Pierre-Marie
Beaude, édité chez Gallimard, 2003,
dans la collection Hors-Piste
Norton, le père
adoptif de Jeremy, lui a donné Flamme, un apaloosa indomptable. Parce
que Jeremy est un Indien, et qu'il a vu comment Chien jaune,
un de ses employés métis, savait s'y prendre avec l'apalooosa.
Il lui a donné trois mois pour le dompter. Jeremy a été recueilli par
la femme de Norton qui ne s'est jamais intéressé à lui. Il veut revoir
sa mère et il est persuadé que Flamme, un cheval Indien comme lui, va
l'aider.
Quand Flamme s'enfuit de l'enclos, Jeremy part à sa recherche. Un aigle
le suit. Des jours plus tard, il le retrouve, avec une vingtaine
d'autres, paissant dans un endroit herbu où montait le bruit d'un
ruisseau. Se produit alors une incroyable métamorphose. Jeremy
devient cheval et s'intègre à la horde. Les chevaux vont l'aider à
retrouver le campement sioux de sa mère. Car Jeremy est persuadé qu'il
la reconnaîtra quand il sera face à elle.
Pour y arriver, il va apprendre à vivre avec les apaloosas, à obéir à
la loi du groupe, à galoper des heures durant, à braver divers dangers,
à éviter les pumas sanguinaires et les hommes qui veulent les
soumettre. Il va se faire des amis, dont Pie rouge, la petite jument.
Et quand il aura trouvé la source, les chevaux lui feront
l'honneur de le laisser prendre le nom dont il a rêvé : Cheval noir.
Il peut alors retourner à la propriété des Cloudy Hills, alors que
l'hiver arrive, que les loups sont affamés, accompagné de quelques
apaloosas, pour récupérer le morceau de couverture dans lequel il avait
été abandonné, et redevenir un homme.
Ensuite, peut-être que Flamme acceptera d'être sa monture le temps du
retour au campement des Sioux Dakota ...
Juste avant de terminer la lecture du roman,
je me suis arrêté pour regarder, à la télévision une séquence
magnifique où l'on voit à Versailles, Bartabas, ses chevaux et leurs
cavalières. Il parlait de la relation forte qu'ils ont avec leurs
chevaux, que parfois, il arrive un moment où, de penser un
mouvement, le cheval l'exécute. Avec Jeremy Cheval, l'inverse se
produit, l'homme pénètre dans la pensée du cheval, dans sa mentalité,
sa façon de voir le monde, dans son mode de communication. Pierre-Marie
Beaude installe une magie en donnant au lecteur de ressentir le monde
du cheval. Il nous faire entendre le vent des grandes plaines, goûter
aux herbes, nous enivrer des longues courses, craindre les pumas et
dangers des humains.
Ajoutons une écriture soignée, précise, des descritions de la nature
belles à s'en arrêter de lire, des évocations du grand Ouest américain
comme s'il en était originaire.
Un texte ou il est question de quête de ses origines, de liberté, de
solidarité, de respect des chevaux et de la nature, de courage et de
volonté, de droiture. Ce roman n'est pas sans rappeler Le muet du
roi Salomon.
Une réussite pour des lecteurs à partir de 10-11 ans.
© Jean TANGUY 29 juin 2003
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Leïla, les jours
Un roman de Pierre-Marie
Beaude, édité chez Gallimard, 2005,
dans la collection Scripto
Soufiane, quinze ans, est un enfant volé par Moktar, un
chamelier qui le brutalise. Soufiane ne l'a jamais aimé. Il lui a volé
son argent et l'a longtemps caché, jusqu'à sa mort. Puis il est parti.
Il a marché longtemps, jusqu'à Tineguine où il avait été avec des
clients de Moktar. Il se présente à Abdou, un homme qui vit avec sa
famille et des livres. Abdou le reçoit, l'héberge, l'occupe pour qu'il
puisse oublier ce qu'était sa vie d'avant. Les lendemains de grands
vents, Soufiane mène l'âne pour enlever le sable qui envahit
régulièrement le village.
Il se lie avec Fatou, une filletteaveugle du village. Un jour qu'il
gardait les chèvres, elle est venue avec des lunettes [qui lui
faisaient] des yeux magiques.
"Raconte-moi ce que je vois.". Je
lui ai raconté ce qu'elle voyait, avec ses yeux magiques. Les
biquettes, les sommets de l'Adrar au loin, le ciel, les rubans de sable
que le vent soulevait sur les crêtes... Un jour, il lui trouve
un nouveau nom, Leïla.
Mais quand la famille de Fatou-Leïla déménage, Soufiane n'a plus de
raison de rester à Tineguine. Il part à Gadira, une ville portuaire où
il travaille chez le frère d'Abdou qui lui apprend à lire et à écrire.
Puis il se fait marin pendant quelques années, le temps de se faire des
économies et de voir le monde. Comme il n'a jamais oublié oublié Leïla,
il la cherche à Tanger. Mais c'est à Gadira qu'il retrouve Leïla qui
lui dit "Je t'ai reconnu au premier
son de ta voix"....
Une fois de plus, Pierre-Marie Beaude nous
fait part de son attirance pour les grands espaces qu'il décrit avec un
soin délicat, comme s'il fallait être attentif à ne pas les défigurer
en les faisant apparaître dans les yeux du lecteur.
Plus grands et plus beaux encore, il y des personnages. Ce sont des
gens simples et pauvres, des gens humbles et fiers, des gens pleins
d'humanité. Ils ne veulent ni mentir au monde qui les héberge, ni à
ceux avec qui ils vivent, ni à eux-mêmes. Ses héros sont droits, en
quête de relations justes. Leur vie matérielle leur importe assez peu
au regard de leur fierté et du respect qu'ils ont pour eux-mêmes et
pour ceux de leur entourage.
Ainsi faut-il percevoir les voyages de Soufiane, comme une recherche de
la justesse et de la vérité.
Ils sont aussi une quête de ses origines, parce qu'il lui importe de
savoir d'où il vient pour savoir qui il doit devenir.
Le territoire de ce roman ne se limite pas
qu'au désert. Soufiane vit aussi en ville, sur un bateau, ce qui en
fait un roman d'aventures. Et son attachement de jeune adolescent à la
fillette se continue dans la fidélité à son souvenir, se grandit
jusqu'à devenir de l'amour pour Leïla devenue femme. La vie de ces deux
héros est un chemin, une trace fragile qui ne peut s'effacer parce
qu'ils l'entretiennent, ils s'efforcent de la garder visible, un peu de
la même manière que Soufiane s'efforce d'enlever le sable qui envahit
Tineguine pendant les tempêtes, pour que la ville continue d'être
visible et habitable.
Tout ceci est dit dans une écriture
précise, avec une économie de mots, des phrases courtes. Belles
descriptions des paysages , ses situations et des personnages.
Le nom de Tineguine cache mal celui de
Chinguetti, dans la région de l'Adrar en Mauritanie, la ville menacée
par les sables. Quelques bibliothèques familiales y conservent encore
quelques milliers de livres précieux, dont certains datent du 17e
siècle. Ce roman est aussi un hommage au livre et à la lecture.
Il faut lire et faire lire ce très beau roman
à des lecteurs à partir de 11-12 ans.
© Jean TANGUY 17 mai 2005
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Archéopolis. 1 : Le pilleur de tombes
Un roman de Pierre-Marie
Beaude, édité chez Gallimard, 2006,
dans la collection Hors-piste
Alisson,
13 ans, est la filleule du célèbre archéologue Jean-Timothée
Vialassoux, un homme très occupé qui ne lui a jamais envoyé la moindre
lettre, ni le moindre cadeau. Il se manifeste soudainement en lui
proposant un stage en Egypte, puis de l'accompagner pour trois semaines
de fouilles.
Au Caire, dès la première nuit, Alisson découvre qu'il se passe des
choses bizarres, qu'elle ne comprend pas, dans un atelier au fond d'une
cour. Avec les camarades qu'elle se fait dans le groupe du stage
d'égyptologie, elle essaie d'en savoir plus. Et assez rapidement, elle
réalise qu'elle est en danger. Son parrain confirme et lui recommande
de faire attention.
La nouvelle de la découverte de la tombe d'une princesse ougaritique
par l'égyptologue a été dévoilée dans la presse, ce qui suscite des
curiosités et , surtout, des convoitises. L'équipe de Kaligane, le
dangereux pilleurs de tombes, tente de la déstabiliser, en espérant que
son oncle lui ait déjà dit où se trouve cette tombe et qu'Alisson ne
puisse tenir le secret...
C'est mal connaître cette dynamique jeune fille qui enquête avec ses
camarades et... qui se laisse piéger, alors même que le groupe de
stagiaires va partir visiter cette tombe jamais visitée dans le désert
de Nubie.
Kaligane va-t-il gagner ?
Surprise,
Pierre-Marie Beaude se met au roman d'aventures, avec un arrière-fond
historique consistant, tout de même... Voici qui nous change !
Le personnage d'Alisson est sympathique, comme ses camarades. Son
parrain est à peu près comme on peut s'imaginer un égyptologue qui a
tout sacrifié à sa passion. Même si on sait que Kaligane cherche à
visiter la tombe que Jean-Tim a découvert, l'intrigue tient quasiment
jusqu'aux dernières pages. Il y a de l'action, des rebondissements, des
dangers surmontés, de l'émerveillement à l'évocation de cette
civilisation. Ce qu'il faut pour que ce roman plaise.
Comme la documentation est sérieuse en en quantité suffisante, on peut
même apprendre des choses sur l'ancienne Egypte, les pharaons et leurs
habitudes de vie, les rites de la mort.
Un roman historique et d'aventures vraiment facile à
lire. Pour des lecteurs à partir de 11-12 ans.
© Jean TANGUY 26 février 2009
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Archéopolis. 2 : L'oiseau
du secret
Un roman de Pierre-Marie
Beaude, édité chez Gallimard, 2007,
dans la collection Hors-piste
Alisson et ses amis reviennent en
Egypte, toujours à l'invitation de son parrain, un archéologue féru
d'égyptologie. Cette fois-ci, ils vont dans la région d'Assouan, avec
une équipe de chercheurs, où Jean-Timothée pense avoir localisé la
tombe de la princesse Bat-Yarik. Cette princesse avait été reniée par
le pharaon Ramsès II et avait été abandonnée dans ce coin du désert.
Des bédouins l'avaient sauvée et en avait fait leur reine. Depuis,
leurs descendants continuent de lui vouer un culte et de protéger la
tombe. La droiture et la vaillance de cette équipe leur permettront de
gagner la confiance des bédouins et de découvrir la tombe.
Mais Kaligane, l'escroc qui leur a causé quelques soucis lors de la
précédente expédition, s'est évadé et ne va pas les laisser
tranquilles...
Comme dans le premier volume, il y a tous les
ingrédients d'un roman d'aventures à énigme, Un peu dans le genre "Club
des Cinq", un peu à l'ancienne : une intrigue correcte, une galerie de
personnages variés bons, méchants et malhonnêtes, quelques morts, des
fusillades et même une attaque au lance-roquettes, un camion qui brûle,
des chameaux dans le désert, des nuits sous la lune, la cérémonie du
thé... De l'action, de l'aventure, une énigme, de l'exotisme, un
soupçon de romantisme... que demander de mieux ! L'écriture est souple
et la documentation est présente sans être pesante.
Un roman historique et d'aventures facile à
lire. Pour des lecteurs à partir de 11-12 ans.
© Jean TANGUY 07 janvier
2009
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Archéopolis. 3 : Les
tablettes magiques
Un roman de Pierre-Marie
Beaude, édité chez Gallimard, 2008,
dans la collection Hors-piste
Des policiers ont failli intercepter
Kaligane, l'escroc qui dirige un trafic d'antiquités égyptienes, mais
une fois de plus, il leur a échappé... Ils ont tout de même récupéré le
précieux objet du délit : trente quatre tablettes en argile qui
racontent, en ougaritique, l'histoire de la princesse Bat-Yarik.
Alisson rejoint son parrain, l'égyptologue Jean -Timothée Vialassoux,
au Caire. Il déchiffre les tablettes avec l'aide d'une collègue,
Sophie Beaulieu. Très vite, ils doutent de pouvoir connaître toute
l'histoire de la princesse : le scribe Iloumilkou
écrivait que les tablettes magiques racontent "ce qu'il advint de
Bat-Yarik au pays des hommes du désert". S'il lui a fallu dix-neuf
tablettes , et sans doute plus pour parler d'Ougarit, cela m'étonnerait
qu'il en consacre si peu à l'arrivée de la princesse en Egypte, puis à
sa vie au mileu des Bédouins qui la recueillirent. Il y a là un mystère.
La petite équipe doit se résoudre à admettre qu'elle n'a pas les
fameuses "tablettes magiques" du scribe et qu'il va falloir retourner
dans le désert de Nubie, revoir le chef Abou Moussa et les fils de
Betyorek.
Sur place, c'est Alisson et Ali, le fils du chef, qui retournent dans
la tombe. Alisson est impressionnée de revoir la princesse et de
ressentir à nouveau quelque chose d'étrange, comme un souffle de vie.
Dans le sarcophage du scribe, tout près de son coeur, ils trouvent les
tablettes.
Mais que vont-elles dire de la vie de Bat-Yarik chez les hommes du
désert ? Vont-ils enfin savoir si elle a fini sa vie avec son amoureux
? Alisson est convaincue qu'elle peut comprendre l'histoire de
Bat-Yarik et savoir ce qui lui est arrivé. Bat-Yarik l'attendait. Il fallait tenter
quelque chose, essayer de voir avec le coeur.
Mais que va-telle découvrir en prenant d'autres chemsi que ceux de la
science ?
Dans cette série, Pierre-Marie Beaude emmène
ses lecteurs en Egypte, au 13e siècle avant Jésus-Christ. En écrivant
des romans à énigmes (car, peut-on vriment els considérer comme des
romans policiers ?), Pierre-Marie Beaude accroche aisément ses jeunes
lecteurs. En plus, le thème de l'Egypte ancienne et des pharaons n'est
pas pour leur déplaire... Le fait que ce soit écrit pas un connaisseur
de cette région pouvait nous laisser craindre qu'il y ait de long
exposés historiques. Ce n'est pas le cas, la documentation se fait
légère, c'est une initiation en douceur à l'histoire et aux mystères de
cette civilisation antique.
Dans ce troisième volume, le passage du réel
à l'irationnel se fait sans heurt, tout naturellement. La relation
qu'entretient Alisson avec la princesse est douce et chaleureuse. Les
personnages adultes continuent d'être discrets et les plus jeunes
continuent d'être sympathiques et courageux. L'intrigue est bien
structurée et correctement cachée jusqu'aux deux tiers du roman.
Bon roman historique à énigme. Pour des
lecteurs à partir de 11-12 ans.
© Jean TANGUY 07 janvier
2009
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