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Mis à jour le 09 mai 2012
  Une épine dans le pied
  Tipaza mon amour

 

  Une épine dans le pied

Un roman de Stéphanie Benson, publié chez Syros, en 2010,
dans la collection Souris noire 

Une épine dans le pied   La mère de Mehdi et Loubna est d'une humeur massacrante. Elle passe beaucoup plus de temps qu'avant de temps à cuisiner. Elle semble  cacher des choses. Quelques paroles de leurs amis introduisent le doute dans leurs esprits. Ils se mettent à surveiller leur mère. Ils apprennent qu'elle a mis en vente le buffet de leur tante chez un brocanteur, buffet sur lequel il y a une tache rouge sang. Puis, ils aperçoivent son scooter près de l'église Notre-Dame-de-l'Epine. Pourtant, elle n'est pas pratiquante ! Ils la voient même rentrer dans la sacristie dont elle a la clef...

Pas de doute pour les enfants, elle a commis une grosse bêtise... D'autant que les journaux que suit avec attention Mehdi, qui travaille sur la presse au CDI de son collège, relatent quelques événements encore non élucidés : une série de cambriolages, la disparition d'un chef d'entreprise et celle d'un jeune homme.
Sa mère aurait-elle quelque chose à voir avec tout ceci ?


Un roman policier presque pédagogique... Le texte est entrelardé de dépêches d'actualités que la documentaliste affiche au CDI, ou des lectures que fait Mehdi du Petit Champenois. Ce qui est normal puisque Mehdi fait un travail sur la presse. Après avoir suivi des pistes qui n'ont mené à rien où qu'ils ont mal interprétées, les enfants découvrent que le chef d'entreprise n'est pas disparu ni séquestré, mais qu'il se cache dans la sacristie de l'abbaye, avec la bénédiction -si l'on peut dire- de ses syndicalistes de parents. L'entreprise dans laquelle ils travaillaient venait d'être reprise par une société hollandaise dans le but inavoué de la fermer pour récupérer le marché à son profit. Leur mère avait été licenciée, ce qui leur avait permis de dévoiler le stratagème. Quand les enfants découvrent le chef d'entreprise, c'est l'occasion d'une leçon sur ces sociétés prédatrices.

La fin est très heureuse puisque Mehdi reçoit une grosse prime d'une société d'assurance pour avoir contribué à l'arrestation des cambrioleurs, et gagne à un concours d'écriture de nouvelles en racontant l'histoire du combat des ouvriers de l'usine.

Ce roman n'est pas très noir. Il s'inspire de faits d'actualité (cf. le cas de Néolait près de Saint-Brieuc) mais fait presque roman de commande.

Lecture très facile. Bien pour la conscientisation des jeunes lecteurs, mais un roman pas vraiment noir.
Pour des lecteurs de 11-13 ans.


 © Jean TANGUY   12 septembre 2011  

 

  Tipaza mon amour

Un roman de Stéphanie Benson, publié chez Syros, en 2003,
dans la collection Tipaza mon amourRat noir

   Dans une cité -sinistre, comme il se doit- Léa ne rêve que de partir vers le soleil. Plus précisément, depuis que Brahim lui a montré une carte postale de Tipaza, son village au bord de la mer, elle ne rêve que de s'y rendre. Pour avoir l'argent nécessaire au voyage, elle imagine de braquer une banque avec l'aide de son ami. Mais Brahim ne viendra pas, parce que fils d'immigré, il ne peut se mêler à ce genre de délit et qu'en plus, il sait que Tipaza n'est pas le paradis auquel croit la jeune fille.
Léa va passer une nuit terrible. Elle emprunte une arme à un garçon de la cité, accepte son marché sans réfléchir à ce qu'il demande en échange, rate son braquage, se saoûle de tristesse, manque de peu de se faire violer en fin de nuit.
Mais les éboueurs arrivent à temps. Ils mettent la fille à l'abri dans leur véhicule le temps de finir la tournée. Une des éboueurs l'emmène chez lui pour qu'elle se remette de ses peurs et de ses excès.
Chez lui, c'est aussi chez Brahim...


Un roman bien noir jusqu'à l'épisode final. De Stéphanie Benson, je m'attendais à pire, à plus violent, plus dur, plus noir encore.

C'est un roman sur le désarroi de l'adolescence, l'insatisfaction de la jeune fille qui est encore entre l'enfance et l'âge adulte, l'envie d'une autre vie.

Malgré une fin un peu trop magique, mais édifiante, c'est un bon roman, avec une bonne gestion de la montée de l'angoisse du lecteur.

Pour les lecteurs et lectrices de 13-14 ans

 

 © Jean TANGUY   01 octobre 2011