|
Les Abîmes d'Autremer | |
L'envol de l'Abîme | |
L'appel de l'Abîme | |
L'enfant et l'Abîme |
Un roman de Danielle
Martinigol, édité chez Mango,
en 2001 Assistante de son
père, grand reporter à Main World Net,
Sandiane est l'une des onze mille passagers qui participent au voyage
hyperspatial inaugural d'un nouvel astronef de la TransCorp. Un
accident se produit, le vaisseau va être détruit,
l'évacuation est en cours, la panique est immense.
Indifférente, Sandiane filme, ses images sont transmises en
direct sur le Rés, le réseau d'informations des
Cent
Mondes. Un mystérieux vaisseau de la planète
Autremer
s'approche et vient sauver les voyageurs. Un très beau
récit de
science-fiction, haletant et romantique à souhait, qui parle
d'écologie, un thème cher à Danielle
Martinigol.
Mais plutôt que d'écologie, il faudrait parler de
citoyenneté de l'Univers, puisque que ce roman
mène des
réflexions sur l'être humain et sa valeur, sur la
préservation de la vie privée, sur le droit
à
l'information, sur les méfaits d'un journalisme marchand,
sur la
famille, sur le pouvoir politique, sur l'exploitation respectueuse de
l'animal. La grande trouvaille est l'invention des Abîmes, ces êtres vivants qui acceptent de s'aménager en vaisseaux et qui choissisent librement leur pilote, dans cette union quasi-mystique qui lie le perl à son vaisseau, au point que l'animal se laisse dépérir loin de son pilote. Lien que l'homme se doit d'entretenir et de respecter. A travers la pratique journalistique du père et de sa fille, sont évoqués des problèmes d'éthique de l'information, de consommation irraisonnée et irréfléchie des images, de la collusion entre le pouvoir politique et les médias, avec un procès public qui confine à la manipulation de l'opinion. C'est aussi un roman d'apprentissage où Sandiane est une adolescente fascinée par un père ambitieux et talentueux -dépourvu de toute morale- qu'elle s'exerce à imiter et dépasser. Elle évolue grâce à un amour naissant, vers une autre vie toute personnelle, avec un jeune homme qui l'initie à ce monde d'Autremer plein de poésie et respect, à la beauté, à la relation symbiotique avec l'Abîme qui la choisit, qui découvre qu'on peut accepter sans subir. On appréciera les
merveilleuses
descriptions des paysages, des fonds sous-marins, les personnages
complexes et leur sagesse, les héros riches de sentiments et
positifs, le mystère qui dévoile avec une exquise
lenteur. C'est un superbe hymne à un monde où
l'homme est
le gardien réfléchi et attentif du jardin
planétaire et non l'exploitant mercantile et utilitariste. © Jean TANGUY 01 août 2004 |
Un roman de Danielle
Martinigol, édité chez Mango,
en 2004 Quinze
années se sont écoulées. Sandiane, qui
n'est plus
journaliste, est devenue une des pilotes -on dit une perl-
d'un de ces fabuleux Abîmes de la planète
Autremer. Elle
s'est mariée à Mel et a une fille, Aëla,
qui peut
communiquer avec n'importe quel abîme. Ce deuxième volet de
la trilogie peut
se lire indépendamment du premier, les rappels
nécessaires à la compréhension
étant faits
dans le texte. C'est ce que j'ai fait, il y a quelques semaines, sans
éprouver de gêne. En fermant ce livre, je me suis
demandé si ce n'est pas le plus beau roman que j'ai lu au
cours
de cettte année scolaire 2003-2004... A partir de 13-14 ans et pour tous les bons lecteurs. Et pour les adultes. © Jean TANGUY 04 août 2004 |
Un roman de Danielle
Martinigol, édité chez Mango,
en 2005 Chaddy Meretta est
une jeune reporter
très douée, une adolescente de quinze ans. Elle
est la
nièce de Mytolas Meretta, le directeur sans scrupules de la
chaîne de cosmovision MGTCom. Myto et son père
Varsos
sont aussi aux commandes d’une compagnie
spécialisée
dans les vaisseaux familiaux. Pour concurrencer les Abîmes
des
Autremeriens, ils ont mis au point des divleurs. Autant dire
qu’ils
sont les concurrents directs des Maguelone. Chaddy,
lorsqu’elle a
hérité de sa mère, s’est
acheté un
divleur avec lequel elle parcourt la galaxie, accompagnée de
Bicki, sa biocam. Chaddy suit des cours à l’ISH,
que dirige
Djem Rand-Soroly, celui-là même qui fit partie de
l’expédition dans la galaxie du Nuage de Magellan. C'est peut-être pour le savoir qu'Aëla et son Abîme se rendent sur Primor, dans le Nuage de Magellan. Aëla découvre Primor sous la neige. Désespérée, elle doit se rendre à l'évidence : les Abîmes primoriens avaient disparu. (...) C'était comme si aucun Abîme n'avait vécu ici. Alors ils vont plus loin, vers la constellation de Zabée, trois sauts de trente mille années-lumière, puis un arrêt. Ensuite, trois sauts de vingt mille.... Et là, quelqu'un les cherche, qui les a trouvé. Ce ne sont pas des humains, mais des champs de force. Le grand-père d'Aëla avait vu la même chose... Il est temps pour Aëla de revenir sur Agora, de rencontrer Djem, de croiser Chaddy, de découvrir pourquoi elle s'intéresse tant à la famille Maguelone. Mais quand Aëla va
rencontrer
de mystérieux Abîmes venus d'un lointaine galaxie, des
Abîmes comme on n'en a encore jamais vu, et que MGTCom attise la
peur en diffusant des propos xénophobes, quel camp Chaddy
va-t-elle choisir ? Que vont faire les Abîmes Kksis
?
Vont-ils pouvoir communiquer aves les Autremériens ? Dernier
volume de la trilogie
des Abîmes d'Autremer. Il se termine de façon
terriblement violente par le sacrifice du grand Abîme noir, un
sacrifice terrifiant et rassurant tout à la fois. La
tonalité du livre est plus oppressante, parce qu'on craint pour
l'avenir d'Autremer et des Abîmes. Parce qu'on ne peut savoir
quel camp va choisir Chaddy, parce qu'Aëla est vraiment audacieuse
et imprévisible, parce que son Abîme est tellement
possessif qu'on craint le pire pour sa perl. Parce qu'on en sait rien
des Abîmes Ksis, de la raison de leur venue sur Autremer. On retrouve les thèmes des autres volumes : le respect de la nature, la droiture et le courage, la valeur de la famille, la tolérance et la confiance lors de la rencontre d'autres être différents de soi. De multiples
rebondissements qui
sont comme autant de raisons de craindre et d'espérer, des
moments émouvants, une belle fin, même si elle
est sombre. L'attente valait la peine... © Jean TANGUY 03 décembre 2005 |
Une
nouvelle de Danielle Martinigol,
publiée dans Premiers
contacts, Tout
au début de la colonisation de la planète
Autremer, Andjo
Maguelonne va souvent rêver au bord de l'eau. Il pense
à
l'époque encore proche où il vivait sur la
planète
Terre, à sa mère qui est morte, le cerveau
grillé pendant une stase, lors du
voyage qui les
amenait sur Autremer. Il pense aussi à la lumière
aperçue à plusieurs reprises au cours de ce
voyage. Avec
son père, Werner, ils se disputent à ce
sujet. Un
soir où son père le corrige
sévèrement,
Andjo fugue à bord d'une barque de pêcheur vers
l'île Zabée. Il est parti sans prévoir
qu'il aurait
faim et soif. Au moment où le désespoir
le gagne, Anjo voit
apparaître une forme oblongue gigantesque qui descendait de
l'azur dans sa direction.
Un tout- petit texte
publié dans
une anthologie, qui raconte la première rencontre d'un
Abîme
et d'un enfant. Andjo pénètre jusqu'à
l'oeil de
l'Abîme, sans imaginer le privilège dont il
bénéficie.
Car c'est plus tard que le lecteur saura que ce sont les
Abîmes
choisissent celui qui entre dans leur oeil, et non l'inverse. © Jean TANGUY 29 octobre 2005 |